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L’asclépiade : loin d’être une « mauvaise herbe » !
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Parfois considérée à tort comme une « mauvaise herbe », l’asclépiade commune (Asclepias syriaca) est une plante aux multiples usages.
En plus d’être essentielle à la survie du papillon monarque, elle risque de révolutionner l’industrie textile et bien plus ! Découvrez cette plante fort utile et aidez-nous à la protéger !
L’asclépiade, une « mauvaise » herbe ?
Encore méconnue l’asclépiade est piétinée, tondue, arrachée, bref on y accorde peu d’intérêt. Pourtant, la fibre naturelle et biodégradable issue de la plante possède des vertus uniques et exceptionnelles qui méritent d’être connues.
La fibre du futur !
La soie des graines de l’asclépiade est particulièrement intéressante. Cette « ouate » est très isolante, aussi chaude que le duvet d’oie. Elle possède la propriété de repousser l’eau et peut absorber jusqu’à 15 fois son volume en huile (ou pétrole), ce qui la rend particulièrement efficace en cas de déversement d’hydrocarbures, spécialement dans les plans d’eau.
Une industrie florissante !
La fibre d’asclépiade est présentement testée dans la fabrication de vêtements et de sacs de couchage, en remplacement du duvet. Puisqu’elle n’absorbe pas l’humidité, elle pourrait être plus performante que le duvet, qui perd ses propriétés isolantes une fois mouillé. En plein essor, la production d’asclépiade pourrait révolutionner l’industrie textile. De plus, l’asclépiade croît sur des sols pauvres et ne nécessite aucun engrais, ce qui limite son coût de production. Dans cette perspective, son exploitation pourrait assurer un marché lucratif… Et dire que certains la considèrent comme une mauvaise herbe !
Une plante aux multiples usages!
- Propriétés médicinales prometteuses,
- Certaines parties seraient comestibles si apprêtées adéquatement,
- Valeur ornementale assurée dans les aménagements paysagers,
- Attire les polinisateurs,
- Essentielle à la survie du papillon monarque.
- Fibre naturelle servant d’isolant thermique et acoustique, repoussant l’eau, absorbant l’huile et en mesure de remplacer la soie, le coton et le duvet.
Les deux font la paire !
L’asclépiade et le papillon monarque sont intimement liés. Il est essentiel de conserver l’asclépiade; la survie du monarque en dépend.
En effet, la femelle monarque pond ses œufs uniquement sur cette plante et les chenilles s’y développent en consommant exclusivement les feuilles de l’asclépiade. La sève de l’asclépiade confère au papillon une certaine toxicité le protégeant des prédateurs qui évitent de le manger. La couleur vive du monarque sert d’avertissement à ceux qui s’y risqueraient.
Une fois à maturité, la chenille deviendra une jolie chrysalide couleur émeraude, d’où sortira le majestueux papillon.
La migration, une tradition familiale !
Malgré sa petite taille, le monarque est capable de parcourir plus de 4000 km par année avec la précision d’une boussole ! Le monarque se reproduit l’été au Québec et ce sont les jeunes nés en septembre qui effectuent la longue migration jusqu’au Mexique. Une prouesse qu’ils accomplissent en deux mois et demi. Tous les monarques de l’est du Canada se retrouvent alors dans les forêts de pins au centre du Mexique pour hiverner. Au printemps, les monarques s’accouplent au lieu d’hivernage avant d’entreprendre leur migration vers le nord. Avant de mourir, les femelles déposent leurs œufs sur des plants d’asclépiade trouvés sur le chemin du retour. La nouvelle génération de monarque prend le relai et poursuit la migration entamée par les parents vers le Québec. Étant donnée leur courte vie (un mois) et la longueur du trajet, ce sont les descendants de la quatrième génération qui atteindront notre région.